Depuis 2014, nous n’étions plus habitués à ces étés pluvieux et maussades. Dès la mi-juin de cette année, la succession de perturbations parfois extrêmes, menaçant une moisson qui s’annonçait prometteuse, a eu des conséquences tragiques avec ces inondations qui ont fait 200 morts en Belgique et en Allemagne, occasionnant aussi des dégâts importants dans le Nord et l’Est de la France. Pendant ce temps l’Ouest canadien suffoquait sous un dôme de chaleur, – un village entier disparaîtra sous les flammes -, et le Maroc atteignait des records de chaleur, tandis que l’Inde, la Chine et le Nigéria étaient eux aussi touchés par de tragiques inondations…Ces événements météorologiques extrêmes, qui se multiplient de par le monde, sont la conséquence de ce bouleversement climatique (la température moyenne sur la Terre a augmenté de 1,2° C depuis le début de l’ère industrielle). Des experts estimaient dans un rapport publié en janvier que les inondations devraient être 14 fois plus fréquentes en 2100 par rapport à aujourd’hui.
La publication le 9 août du rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui fera la synthèse de tous les travaux (près de 14 000 textes) existants sur le changement climatique, ne devrait guère porter à l’optimisme. Selon les experts du GIEC, les niveaux actuels d’adaptation sont insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques et les impacts du dérèglement devraient s’accélérer, avec des conséquences au niveau de la production agricole qui se font déjà ressentir, comme cette famine qui sévit actuellement à Madagascar. Le GIEC estime que même en limitant la hausse à 2°C (au-delà, on risque un point de non-retour autrement dit des conséquences irréversibles), 80 millions de personnes supplémentaires seront victimes de la faim d’ici 2050.
Intimement mêlés, le bouleversement climatique et les déséquilibres alimentaires s’imposent comme deux des défis majeurs des prochaines années.
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