Perte de repères

Octobre est là, comme par mégarde. Dixième mois de l’année mais qui doit son nom, comme les quatre derniers mois de l’année de notre calendrier grégorien, au calendrier romain qui ne comptait que dix mois ; octobre étant avant le XVIème siècle le huitième mois. L’on s’y perd déjà, d’autant que cette année, le Tour de France vient de se terminer tandis que débute le tournoi de Roland Garros. Oui, nous sommes en octobre ! Les vendanges sont terminées depuis des semaines. Les prés et les pelouses sont ocres, comme après une canicule. Les champs moissonnés demeurent couleur terre, pas une touche de repousse verdâtre. Même chose pour ceux ensemencés dès la fin de la moisson, le colza ne lève pas. Et même les champs de betteraves sont jaunes, non du fait de la sécheresse mais par ce puceron qui leur donne la jaunisse. Depuis le début du confinement, il a fait chaud, très chaud, sec, très sec, même dans ces régions que l’on dit tempérées des plaines des Hauts de France. Bref le temps qu’il fait n’est plus vraiment en phase avec le temps qui passe. A y perdre ses repères.

Le week-end dernier, comme un retour au rythme des saisons, nous sommes passés sans transition des fortes chaleurs de juillet à des températures dignes de novembre. La neige a même fait son apparition sur les massifs alpins et pyrénéens à plus de 1 500 mètres d’altitude.

Autre perte de repères : nos gouvernements dépensent à tout va, et c’est tant mieux pour nous éviter un naufrage économique et social, mais, il y a quelques mois, le désendettement était la priorité des politiques économiques et financières. Quid du futur ! Et la Covid 19 qui n’arrange rien, avec ces experts en épidémiologie ou ces spécialistes des maladies infectieuses qui s’écharpent sur les plateaux de télévision, et ces journalistes qui en rajoutent dans le registre « Monsieur Je sais tout », tandis que nos politiques semblent démunis dans la gestion de l’imprévisible, en un temps où il leur faut communiquer dans l’immédiateté. A défaut de repères, osons reconnaître notre droit à l’ignorance !