Nouvelles perspectives en biotechnologies ?

La semaine passée dans Les Echos, le PDG de Pfizer caractérisait cette technique d’ARN messager de révolution et ouvrait de nouvelles perspectives dans la lutte contre le cancer et les maladies d’origine génétique. En 1961, les professeurs François Jacob et Jacques Monod, qui avaient découvert l’ARN messager, – ce qui leur valut le prix Nobel de biologie -, ne s’imaginaient pas que, 60 ans plus tard, une grande partie de l’humanité pourrait être vaccinée grâce à cette technologie contre la Covid 19.

Dans les années 1970, l’enthousiasme se portait plutôt sur le végétal que sur la santé, même si ces biotechnologies allaient dans un premier temps avoir des résultats dans le domaine pharmaceutique, notamment la production de l’insuline et de l’interféron. Le professeur François Gros, ancien président de l’Institut Pasteur écrivait à l’époque dans La Civilisation du gène : « Le végétal est sans doute appelé à tenir la première place tant dans l’usine biologique que dans la société de demain », avant de poser la question : « Peut-être sera-ce là la véritable révolution technique du prochain millénaire ? ». On connaît la suite : l’arrivée sur le marché des Plantes génétiquement modifiées, grâce à la découverte en 1983 d’une technique de transfert de gènes, par des chercheurs de l’Université de Gand, au moment où l’opinion publique européenne s’inquiétait des conséquences de l’épidémie de vache folle. Par la suite, l’attitude de certaines firmes ne va pas favoriser le débat qui n’aura jamais vraiment lieu.

Le succès de BioNtech-Pfizer et Moderna, d’autant plus marquant que très peu de laboratoires (à l’exception de deux laboratoires allemands) ont cru ces dernières années en ces vaccins ARN messager, permettra-t-il d’avoir un débat plus serein que par le passé autour des biotechnologies végétales avec l’arrivée d’OGM de deuxième génération, issus non plus de transgénèse mais de mutagénèse, une technique qui consiste à soumettre des cellules végétales à des rayonnements ou des substances chimiques provoquant une mutation du génome ?