Boue en mai, épis en août

Il était temps que ce mois de mai tourne la page, avec ce temps de Toussaint en cette période de Pentecôte. De quoi nous faire douter du réchauffement climatique ! Ne devrait-on pas plutôt parler de dérèglements climatiques ? Mais l’histoire en est truffée… Pas si contradictoire que cela, nous disent certains experts, ce printemps à la tonalité hivernale (j’ai dû gratter mon parebrise le 27 mai !) et ce réchauffement climatique annoncé (on crève de chaud à Helsinki et Moscou). Explication : du fait de la fonte des glaces dans l’Arctique, l’atmosphère s’humidifie et se réchauffe dans les hautes latitudes facilitant les hautes pressions qui favoriseraient les vents du Nord apportant un flux d’air polaire sur l’Europe… Qu’elle est bien compliquée la climatologie ! Et tout cela ne nous rassure guère. Le moral dans les chaussettes, je me suis demandé si ces premiers jours ensoleillés de juin annonçaient enfin un peu plus de luminosité pour nous sortir de la grisaille ambiante. Réponse des météorologistes : statistiquement, après un hiver qui a perduré et un printemps pluvieux à l’excès, il y a de fortes probabilités pour que l’été le soit également. Mon moral reste désespérément en berne. Je me dis qu’il me faut faire bonne figure, donner des raisons d’espérer à nos lecteurs pour la prochaine moisson. Alors, en dernier ressort, je m’en réfère à la sagesse populaire des Anciens, me plongeant dans les dictons de nos campagnes. « Pluie de mai qui grandit l’herbette est un signe de disette », nous dit ce dicton pas réjouissant du tout, heureusement contredit par cet autre : « Mai pluvieux rend le paysan heureux » ou encore ce troisième : « Boue en mai, épis en août ». Bref, je ne sais plus à quel saint me vouer et doit me rendre à l’évidence de cet autre dicton : « Qui veut mentir prétende donner le temps qu’il fera ».