Une affaire qui roule…

La bicyclette connaît un boom sans précédent. Avec la pandémie et sa série de confinements, les ventes de vélos ont fortement progressé (+ 27 % en 2020 par rapport à 2019, dont + 31 % en ville), soit un chiffre d’affaires d’environ 3 milliards d’euros pour plus de 3 millions de vélos vendus. Les campagnes n’échappent pas au phénomène avec une progression de 15 %.

Le revers de cet engouement, c’est la rupture des stocks. Des nombreux composants de ces vélos très sophistiqués sont fabriqués en Asie, et la pandémie a entraîné des difficultés d’approvisionnement, si bien que les délais de livraison ont augmenté, tout comme les prix… Il semble loin le temps où, à l’époque du tout voiture, l’agronome René Dumont, candidat écologiste aux élections présidentielles de 1974, voulant promouvoir un mode de déplacement plus frugal, passait pour un farfelu en faisant campagne dans la capitale à vélo.

Depuis le contexte a bien changé. La bicyclette est dans l’air du temps : économique, écologique et bonne pour la santé. La vogue des vélos à assistance électrique (en forte progression) rend l’effort plus aisé. Les pouvoirs publics encouragent la tendance, avec le Plan Vélo lancé par le gouvernement en 2018, tandis que les municipalités aménagent de plus en plus d’espaces réservés aux cyclistes. Ces dernières années, les grèves récurrentes ont incité les citadins à privilégier l’alternative vélo. A l’avenir les marges de progression semblent considérables. L’ADEME (Agence de la transition écologique) estime que 65 % des trajets de moins de 2 kilomètres sont réalisés en voiture. L’objectif étant de passer 3 % de déplacements à vélo aujourd’hui à 9 % en 2024. Qui plus est, nous sommes très en retard sur nos voisins européens. Seuls 5 % des Français âgés de plus de 15 ans pratiquent le vélo quotidiennement, contre 13 % des Italiens, 15 % des Belges, 19 % des Allemands, 30 % des Danois et 43 % des Néerlandais… Des chiffres qui expliquent (peut-être !) que la dernière victoire française au Tour de France (C’était Bernard Hinault) remonte à 1985.