Louis Pasteur, bienfaiteur de l’humanité

Sans doute le plus bel hommage à Louis Pasteur, dont on va commémorer le bicentenaire de la naissance le 27 décembre prochain, se trouve dans ce constat que les vaccins et l’hygiène, deux des apports de la révolution pasteurienne, ont été les deux éléments essentiels dans la lutte contre la Covid. Mais au-delà des bienfaits en matière de santé, Louis Pasteur a innové dans bien des secteurs dont l’agriculture, l’alimentation et la médecine vétérinaire.

C’est à la demande des brasseurs lillois et des industriels du sucre, qui s’inquiètent de fermentations défectueuses, puis de Napoléon III à propos des maladies du vin, qu’en montrant le rôle des microorganismes dans la fermentation, il propose de lutter contre les mauvais ferments en les détruisant après un chauffage rapide à 55°. En inventant la pasteurisation, il jette les bases de la microbiologie.

Plus tard le sénateur du Gard Jean-Baptiste Dumas, qui fut son professeur, lui demande d’étudier les maladies du ver à soie dans le Midi, – cette région fournit alors 10 % de la production mondiale de soie. Après quatre années de recherches, il trouve la solution et sauve la sériciculture française. Puis il s’intéresse à d’autres maladies, dont le choléra des poules, la maladie du charbon des vaches et des moutons, le rouget des porcs, avant la rage et invente les bases de l’immunisation par atténuation du microbe.

Louis Pasteur a beaucoup innové, mais il n’a jamais négligé le faire-savoir, avec des mises en scène spectaculaires de ses découvertes pour convaincre, oubliant parfois ceux qui, avant lui, avaient déjà défriché le terrain. Ce proche de Napoléon III était aussi un nationaliste. D’ailleurs sa rivalité avec le médecin allemand Koch, l’inventeur du vaccin contre la tuberculose, s’explique en partie par la guerre de 1870, dont il a dit qu’elle avait « mis son cerveau en jachère ». Mais cela ne l’a pas empêché d’ouvrir les portes de son institut à bon nombre de chercheurs venus de l’étranger…

Enfin pour l’anecdote, Pasteur, obsédé par l’hygiène, avait la phobie de la poignée de main. Sans doute une des explications à son échec à se faire élire sénateur du Jura !