L’alimentation du futur

Le SIAL (Salon International de l’alimentation) qui s’est tenu la semaine dernière à Villepinte est une impressionnante vitrine de l’alimentation mondiale. Sur une surface de 27 hectares (l’équivalent d’une centaine de supermarchés), les 160 000 visiteurs ont pu découvrir 400 000 produits proposés par 7 200 exposants venus de 105 pays et bien des innovations qui préfigurent ce que pourrait notre alimentation demain. Des jus de fruits pétillants au café vendu en canette, des biscuits en forme de petites cuillères aux fruits lyophilisés sans sucre en bâtonnets, des chewing-gums biodégradables aux moules à croquer, figurent parmi une sélection de 800 nouveautés qui concernent surtout le végétal (l’influence de la mode vegan, sans doute !)

Car ce salon veut surfer sur les grandes tendances actuelles : le vrai, le goût et le sens avec des demandes très appuyées concernant la transparence, le bien-être animal ou le manger sain. Pour l’occasion, trois enquêtes menées dans une dizaine de pays (Europe, Etats-Unis, Russie, Moyen Orient, Chine…) attestent de ces évolutions avec, pour la France, une amplification des résultats. Ainsi 63 % des Français souhaitent manger sain, 91 % veulent plus de transparence sur les produits alimentaires, et 78 % se disent prêts à payer plus cher pour valoriser le travail des agriculteurs. L’enquête souligne également l’intérêt de huit Français sur dix pour les produits locaux.

Et pourtant une rapide visite du salon donne une toute autre impression : celle d’une extraordinaire vitrine de la mondialisation alimentaire illustrant une formidable palette de goûts, d’aliments, de couleurs, venus des cinq continents, avec des produits alimentaires très transformés, un packaging sophistiqué qui, certes, se veut biodégradable, un marketing (de circonstance ?) très élaboré… Pas vraiment ce dont témoignent les enquêtes. Reconnaissons toutefois que les comportements des consommateurs ne sont pas toujours en adéquation avec leurs aspirations !