Cadeaux fiscaux et dons en baisse…

Ce temps de Noël est celui des cadeaux ; il est aussi celui des dons. Et nombreuses sont les sollicitations des associations multiples et variées qui, du Téléthon aux Apprentis orphelins d’Auteuil, en passant par le Secours populaire ou le Secours catholique, font appel à la générosité publique. C’est plus que jamais vrai cette année. Et pour cause, les dons ont baissé en 2018 pour la première fois depuis des années. A l’origine de cette baisse, les réformes fiscales atteignant notamment les plus de 60 ans qui représentent 55 % des donations et 60 % des montants collectés. Si la baisse est cantonnée à 2 % pour les dons bénéficiant de déductions fiscales sur l’impôt sur le revenu, elle est beaucoup plus conséquente pour les dons liés au défunt Impôt sur la fortune (devenu Impôt sur la fortune immobilière), qui chutent de plus de 60 %, comme le montre un dossier du journal La Croix (12/12/2019). Et si, aujourd’hui, personne n’est capable de dire si l’argent économisé par ceux qui payaient l’ISF a servi au développement de l’appareil productif français, au moins sait-on qu’il n’est pas allé à la générosité. Confirmant ce constat que, parmi les plus aisés, bon nombre ne donnent que s’ils y trouvent un intérêt.

En même temps, la précarité et la pauvreté prospèrent comme le montrent les travaux de l’INSEE et des organisations caritatives. L’Etat, contraint à la rigueur budgétaire, s’est déchargé de l’aide aux plus démunis auprès des collectivités territoriales et d’associations qui ont de moins en moins de moyens. C’est d’autant plus vrai dans les campagnes qui disposent de beaucoup moins de services sociaux que les villes. Et si la précarité semble plus discrète en milieu rural, c’est parce que souvent ceux qui pourraient bénéficier d’aides sociales rechignent par dignité à faire appel aux services sociaux. Dans ce contexte, l’augmentation des demandes d’aide, en particulier dans les campagnes, constatée par les travailleurs sociaux et les bénévoles des associations de lutte contre la précarité, est un signal qui n’est pas très encourageant.